Jean Cartan musique de chambre

"HIGHLY RECOMMENDED" by FANFARE MAGAZINE

"RING" de CLASSIQUE-INFO

Jean Cartan (1906-1932)
Intégrale de la musique de chambre
 
Quatuor à cordes no1 (1927)
Introduction pour piano , flûte, clarinette, hautbois, cor et basson (1926-1930)
Sonatine pour  flûte et clarinette (1931)
Quatuor à cordes no2 (1930)
 
Quatuor Stanislas
Quintette à vents Stanislas, Catherine Chaufard (piano)
 
Premiers enregistrements mondiaux
Timpani 1C1187
www.timpani-records.com
 
 
Jean Cartan ? Un nom, qui évoque plutôt les mathématiques. Fils d’Élie Cartan, éminent mathématicien, associé à Einstein, frère d’Henri Cartan, disparu voilà peu à plus de cent ans, fondateur du groupe des Bourbaki et lui aussi grand matheux, le jeune Jean est disparu trop tôt — à 25 ans — pour laisser une empreinte durable dans ce qui était son domaine à lui, la musique.

Il partage ce triste sort avec d’éminents confrères, comme Lili Boulanger, Jehan Alain, Pierre Menu et quelques autres. Et pourtant, élève brillant de Dukas et surtout de Roussel, qui lui vouait de l’affection, Cartan avait tout pour devenir l’un des grands de la génération Messiaen, son cadet de deux ans.

Cartan laisse une œuvre relativement limitée, mais de très haute tenue, qui embrasse un bouquet de mélodies, quelques pages pour orchestre, et une série d’œuvres de musique de chambre, toutes rassemblées ici : deux quatuors à cordes (on ose à peine écrire : le premier de jeunesse, l’autre de maturité !) qui encadrent un délicieux sextuor pour vents et piano (Introduction et Allegro) et une Sonatine pour flûte et clarinette, pleine de fantaisie.

On pense à Roussel bien sûr, mais aussi à Honegger, Poulenc, Stravinsky... L’Ensemble Stanislas se souvient que Jean Cartan est né à Nancy et a mis tout son cœur et son talent (rappelons ses CDs Ropartz, Schmitt, Emmanuel) à défendre ces fruits miraculeux d’un arbre trop tôt abattu.
 
Stéphane Topakian

Revue de presse: 

RES MUSICA ( 14 octobre 2011)

Jean Cartan, ou le génie décapité

Jean Cartan  fait partie du club retreint des compositeurs emportés dans la fleur de l’âge avant leur trentième année. Issu d’une famille de scientifiques français, si son père associe son patronyme à celui d’Einstein au sujet de la relativité, Jean rattache le sien à Widor et Dukas parmi ses professeurs, Messiaen et Duruflé parmi ses camarades de classe. Il commence à composer vers 1925 quelques mélodies, un Pater pour solistes, chœurs et orchestre et de la musique de chambre dont les cinq pièces enregistrées ici constituent l’intégralité. En tout, une douzaine d’œuvres seulement, avant d’être emporté parla tuberculose à la de fin mars 1932.

Chronologiquement, Cartan  compose entre 1926 et 1930 l‘Introduction et Allegro pour flûte, hautbois, clarinette, cor, basson et piano (la même formation que le Divertissement op. 6 de Roussel, son maître à penser qui suivra toute sa carrière non sans l’influencer), le Quatuor n°1 (1927) dédié justement à Roussel, le Quatuor n°2 (1930) – ces trois morceaux étant inédits au disque – et enfin la Sonatine pour flûte et clarinette (1931).

Dans un paysage musical extrêmement riche et saturé ouvert aux multiples influences et innovations, la voix suivie par Jean Cartan dans cette entre-deux-guerres bouillonnante n’emprunte ni la voix de la subversion ni celle du refuge néoclassique. Le langage est original et surtout très personnel. Bien que s’inscrivant dans un cadre plutôt classique au niveau formel, son contenu ne se laisse pénétrer ni par la mode ni par les facilités. Bien au contraire, un chant tout à fait authentique s’exprime, bien ancré dans un vingtième siècle mêlant dissonances réfléchies et colorées, parodies (quatuor n°1, II) et pastiche (id., III), thèmes d’allures populaires retravaillés (id., I et IV). Le travail contrapuntique parfois très élaboré sous forme de fugato ou de multiplication thématique (quatuor n°2) l’amèneront dans des régions très avancées où évoluent des terrains mouvants le projetant aux bords de l’atonalité. En si peu de temps, il sera aisé de sentir cette évolution poussée vers une modernité dont on ne saura jamais quelle en aurait pu être la limite.

Jean Cartan n’est pas un bluffeur jeteur de poudre aux oreilles. La  sincérité qui émane de ce langage s’incarne parfaitement dans l’interprétation engagée de l’Ensemble et du Quatuor Stanislas, actifs défenseurs de la musique française chez le même éditeur (voir ses publications de Maurice Emmanuel, Guy Ropartz et Florent Schmitt). Un très bon point en tout cas pour le remarquable quatuor n°2 qui sait trouver la clarté dans la complexité et ne cherche jamais à édulcorer l’âpreté voulue des cordes.

Nicolas Mesnier-Nature

CLASSICA (Paris, novembre 2011) ***

"... la musique de Cartan élargit la tonalité sans jamais l'abolir tout à fait. On reste donc tout à fait dans une certaine modernité française (le dernier mouvement de la Sonatine pour flûte et clarinette est le frère jumeau de la Sonate pour deux clarinettes de Poulenc). Si les audaces du Quatuor no1 sont encore un peu sages, si la Sonatine et l'Introduction et Allegro penchent un peu vers le Groupe des Six, le Quatuor no2 part dans de nouvelles directions, plus atonales et lyriques, surtout dans les mouvements lents, tout en conservant la complexe pulsation empruntée à Roussel. Tout cela est extrêmement intéressant, très soigneusement interprété et de manière vivante par des musiciens très concernés."

Jacques Bonnaure

CLASSIQUE-INFO ( 31 janvier 2012)  "Ring" du mois

Il y a peu de chance de tomber sur une œuvre de Jean Cartan ailleurs que dans ce disque Timpani qui nous livre l’intégrale de sa musique de chambre, hors mélodies, et trois premiers enregistrements mondiaux. Et pour cause, Jean Cartan, né en 1906 dans une famille de mathématiciens, mourut de la tuberculose à l’âge de 26 ans, ne laissant qu’une douzaine d’œuvres, mais à en juger par les deux quatuors, d’une originalité radicale et toute personnelle, qui le placent, à l’égal de Lekeu, mais plus tardivement, parmi les génies de la musique : une musique qui comme son auteur n’a pas eu le temps de vieillir, et reste moderne, même lorsqu’elle pastiche les mélodies populaires de son temps.

Existe-t-il un autre musicien français qui produisit deux quatuors (et de si belle facture) avant l’âge de vingt-cinq ans ? Le Quatuor n°1 qui date de 1927, observe encore les règles classiques (quatre mouvements avec scherzo inversé, et notation des tempi en français) mais son contenu est déjà d’une maturité sans comparaison avec les œuvres de jeunesse de Debussy et Ravel, au point qu’on se demande quels ont pu en être les modèles. Evidemment pas Roussel qui fut le mentor de Cartan –et auquel il dédia ce premier quatuor- et dont l’unique œuvre dans ce genre date de 1932, année de la mort du jeune homme. S’il y a bien une pointe de Debussy dans le développement du thème populaire secondaire du premier mouvement, les angles du thème principal répandu sur deux octaves, l’acidité des dissonances, le lyrisme violent, la largeur polyphonique et par instants polytonale de l’ensemble ne suggèrent guère que Milhaud dont les deux premiers quatuors datent d’avant 1918. Si cela fleure indéniablement le style français, le Vif et nerveux qui fait office de scherzo, a lui, un parfum sud-américain, à cause du shimmy auquel il fait allusion, et qui sonne aujourd’hui pour nous comme une sorte de tango bancal avec son trio aux allures de valse-hésitation 1900 : on est toutefois surpris par la vivacité et la science des techniques de l’écriture pour cordes, alternant pizzicati, syncopes, dans une promenade à travers toute l’étendue du registre des quatre instruments. L’économie de moyens est admirable et laisse le souffle court devant la perfection de la conception, osée, par l’affirmation d’une inspiration sans faille, ni longueur, le côté presque borné du compositeur qui sait absolument d’instinct ce qu’il veut. Qui a également les moyens techniques de ses ambitions, comme il apparaît dans le Très lent, une fugue à l’ornementation baroque, dans une superposition tonale des plus inhabituelles, qu’on aurait attendu d’un Stravinsky, s’il avait eu le sens de pareil ampleur de geste. L’effet de juxtaposition d’atmosphères si divergentes permet une expressivité maximale sans qu’il soit besoin d’en dire trop. La conduite du mouvement final, qui oppose un refrain à des variations humoristiques de plus en plus tendues est tout aussi remarquable : on y retrouverait des figures à la Poulenc (si Poulenc avait eu une affinité pour les cordes) et quelque chose de Ferroud peut-être. Il faut souligner l’interprétation, merveilleuse d’engagement et de précision du Quatuor Stanislas déjà salué dans   la musique de chambre de Maurice Emmanuel il y a peu..

C’est l’autre aspect de cet ensemble qu’on retrouve dans l’Introduction et Allegro pour piano et quintette à vents (dispositif imité du Divertissement opus 6 de Roussel), où le piano de Catherine Chaufard sert de guide par le motif répétitif extrêmement bien trouvé qui ouvre la pièce, laquelle se développe dans une suite de variations de saveur hispanisantes, à travers des rythmes de habanera, de sardane, où l’on croit entendre une cobla. Le travail du contrepoint passe inaperçu, mais l’entrelacs des thèmes, le retour du motif obsessionnel de départ, la flûte à la Gaubert, tout est merveilleusement façonné et ces huit minutes de bonheur passent comme un rêve.

La Sonatine pour flûte et clarinette renvoie au souvenir des sonates pour vents de jeunesse de Poulenc, mais dans une écriture plus maîtrisée. Seul grand succès public de Cartan lors de sa création au festival de musique contemporaine à Oxford en 1931, elle témoigne de la constante interrogation des procédés de la tonalité à travers des structures en miniatures, sans se départir d’un grand naturel dans l’énonciation, d’apparence évidente : la Pastorale se déroule à partir d’un canon inquiet aux hésitations modales, dont les ornementations s’essaient aux harmonies imitatives de chants d’oiseaux. Il paraît certain (comme dans le Second quatuor) que Messiaen, qui fut le condisciple de Cartan dans la classe de Dukas au conservatoire, s’est plus tard souvenu de sa musique. Dans la Berceuse centrale, on pense à La flûte à travers le violon d’Arthur Lourié, et le rapport à la musique russe s’accentue dans le virtuose rondeau final aux mélismes orientaux. Mais ce qui frappe surtout dans cette musique, c’est l’aspect optimiste et heureux.

Le Quatuor n°2 marque l’étape ultime du trop court parcours de Jean Cartan, et montre une évolution fulgurante de sa manière, tant dans la liberté des formes que dans l’éloignement de l’harmonie classique, les mouvements extrêmes ne trouvant l’apaisement et la tonalité de la bémol majeur annoncée que dans leurs dernières mesures. Les séquences thématiques sont remplacées par une abondance de motif, jusqu’à six dans l’Allegro con fuoco médian, une sorte de double scherzo à la structure indescriptible, mêlé de fugato, où le Quatuor Stanislas se lance dans un véritable chatoiement de rythmes, sans perdre la continuité dans la mystérieuse profondeur de ces sections rapides. Le récitatif qui prélude au troisième mouvement se défait des références tonales, ouvrant sur un Adagio auquel se mêle soudain un Allegro molto vigoureux dont le développement est rejeté au profit d’une première variation sur la section lente. Un nouveau motif rapide en pizzicati se greffe sur la structure, le récitatif reprend au violoncelle entraînant des bribes de la première section rapide, avant qu’une deuxième variation lente ne s’élève, suggérant par l’interpénétration des diverses sections une sorte de croissance organique et de rétractation finale de l’arborescence dans sa graine. Cette œuvre, qui approche la demi-heure est-elle restée sans descendance ? On aimerait croire que Roger-Ducasse s’en soit souvenu en terminant son Deuxième quatuor ou Claude Delvincourt dans son Quatuor posthume, deux œuvres qui mériteraient d’être enregistrées à nouveau.

Dans ce Quatuor n°2, on aurait voulu, malgré la belle présence des instrumentistes que se taise le léger bruit de fond des micros qui ronflent lorsqu’on monte un peu trop fort le son, mais c’est un détail au regard de la découverte que constitue l’ensemble de ce disque. On veut maintenant une intégrale ! Près de quatre-vingts ans après la mort de Jean Cartan, il reste beaucoup à apprendre de ce jeune musicien foudroyé qui réinventa son histoire de la musique moderne du fond de sa chambre au sanatorium  

 Fred Audin

FANFARE MAGAZINE (USA Août 2012) Highly Recommended

(...) Le premier quatuor à cordes est une oeuvre d'une immense vitalité, rappelant Ravel dans ses mouvements extrêmes, et Roussel dans le scherzo. Le mouvement lent est le plus original, pour l'essentiel une triple fugue d'une solenelle splendeur. L'Introduction et Allegro pour quintette à vents et piano est d'une facture plus traditionnelle, rappelant l'Introduction et Allegro de Ravel, la Sérénade de Roussel ou les Danses Sacrées et Profanes de Debussy. La Sonatine pour flûte et clarinette fut composée en 1930, et créée avec grand succès un an plus tard. (...) C'est léger et pourtant d'une grande acuité technique, constamment inventif.

Le peu conventionnel second quatuor , achevé en 1931, est tout du long remarquable  par son usage intensif du contrepoint, dès son début fugué. Constitué de  trois mouvements, le premier étant  une pièce méditative d'une grande beauté. Le second mouvement fait penser à Roussel mais avec un canevas  plus large et varié. Le long finale s'ouvre avec un récitatif du violoncelle suivi du second violon, d'un effet puissant. Il s'enchaîne avec un adagio fantomatique, mais l'essentiel  du mouvement est un allegro dynamique propulsé par une cellule rythmique de tarentelle, s'achevant par le retour du récitatif de violoncelle qui introduit  à nouveau un adagio de deux minutes concluant de manière émouvante le quatuor .

Le Quatuor Stanislas  joue admirablement, faisant preuve d'une grande adresse technique et d'une grande conscience de l'effort à accomplir dans des oeuvres exigeant de telles qualités. Mise à part une réserve concernant les deux scherzos, insuffisamment nerveux et  rapides à mon goût, j'ai apprécié la chaleur et la texture transparente du jeu des Stanislas, tant du Quatuor que de l' Ensemble, .

Il est bien dommage que Jean Cartan soit mort si jeune, mais son testament musical montre qu'il a au moins pu accomplir une partie de son potentiel considérable.

Bénéficiant d'une bonne prise de son, ce disque est  hautement recommandé .

Barry Brenesal

"HIGHLY RECOMMENDED" by FANFARE MAGAZINE

"RING"  by   CLASSIQUE INFO

Issued September 2011

Jean Cartan (1906-1932)

The chamber music
 
 String quartet no1 (1927)
Introduction for piano, flute, clarinet, oboe, horn and bassoon (1926-1930)
Sonatine for flute and clarinet (1931)
String quartet no2 (1930)
 
Quatuor Stanislas
Woodwinds Quintet Stanislas, Catherine Chaufard (piano)
 
First recordings
Timpani 1C1187
 
Jean Cartan? A name which brings to mind mathematics. Son of Elie Cartan, an eminent mathematician, close to Einstein, brother of Henri Cartan, he departed from this world over a hundred years ago. Founder of the Bourbaki group and himself a mathematician, the young Jean passed away too early – aged 25 – to leave a lasting impression in the domain which was his own - music.
 
He shares this sad fate with other eminent colleagues, such as Lili Boulanger, Jehan Alain, Pierre Menu and others. And yet, brilliant pupil of Dukas and especially of Roussel, who was very fond of him, Cartan had everything to become one of the great musicians of the Messiaen generation, who was two years younger.
Cartan's work is relatively limited but of high quality; it includes a bunch of melodies, some pages for orchestra and a series of chamber music works, all gathered here: two string quartets (one hardly dares to write – the first an early work and the second a work of maturity!) together with a delicious sextet for wind instruments and piano (Introduction and Allegro) and a Sonatina for flute and clarinet, full of imagination.

Roussel comes to mind of course, but also Honegger, Poulenc, Stravinsky... The Ensemble Stanislas recalls that Jean Cartan was born in Nancy and has put all its heart and talent (remember the CDs of Ropartz, Schmitt, Emmanuel), in promoting these miraculous fruits of a tree which was cut down too soon.

Stéphane Topakian

 

MUSICWEB INTERNATIONAL ( February 2012)

French composer Jean Cartan died of complications from tuberculosis aged only 25. His father was the illustrious mathematician Elie Cartan, whose name is attached to the Einstein-Cartan Theory of Gravity, a 1922 modification of General Relativity Theory. Jean's elder brother Henri was also a mathematician who made important contributions to the field of algebra. Jean's misfortunes of health are starkly underlined by the fact that Henri died as recently as 2008 at the age of 104! 
  
In his short lifetime Jean was able to compose about a dozen works, and this CD from French label Timpani contains the entirety of his chamber works. In the broadest terms, Cartan's music can be described as a neo-Classical product of its times, but that does not even begin to do credit to its brilliance, imagination, magnetism and pathos. 
  
The four-movement First String Quartet immediately announces a precocious talent, reminiscent in places, most notably in the outer movements, of Janáèek, whose two influential Quartets had appeared three or four years previously. So short was Cartan's life that his Second Quartet, finished only four years later, can be said to belong, in a real sense, to his maturity, such is the advancement in language. Now in three movements, and decidedly more like Shostakovich in character - at one point Cartan even seems to quote the 'DSCH' motif - there is considerable tonal ambiguity, structural complexity, chromaticism and great invention. Yet still the lines cohere aesthetically to produce a quite outstanding chamber work that belongs in every quartet's repertory and is worth the asking price of this disc on its own - kudos to Timpani and Stanislas for recording both of these stunning Quartets. And what a loss to music Cartan's untimely death was. 
  
The Introduction and Allegro for wind quintet and piano is an upbeat, sunny, almost arcadian work that naturally calls to mind Saint-Saëns, Poulenc or Roussel. The piano is seamlessly blended with the winds, never being allowed to dominate, and the results are delightful. The Sonatina for flute and clarinet dates from the same time as the revision of the Introduction and Allegro, but is more inward-looking and intimate. Poulenc again is the obvious model, but the booklet notes rightly point up Stravinsky's influence, and Cartan sometimes sounds on the verge of quoting from The Firebird or Petrouchka, only to change his mind at the last moment. 
  
The Stanislas Ensemble/Quartet have made numerous recordings in their 25-odd years, most notably the series devoted to the chamber music of Cartan's much older contemporary Joseph-Guy Ropartz - the third of three volumes of his string quartets was approvingly received and the subsequent CD of trios here

Their performance in the Cartan Quartets in particular are impressive, even if their understanding of Cartan's très lent instruction for the third movement of the First Quartet is très louche. The wind players and pianist have less to do, but their contribution is also well presented. 
  
The CD comes in an attractively designed digipak-type case, with two caveats: the slot the booklet goes in is not made to last, and the choice of gold-grey for the secondary font on a deep red background is frankly harebrained, rendering some of the information all but illegible. There are interesting, detailed notes by Jacques Tchamkerten, but the English translation, signed 'Jeremy Drake', not only makes uncommon use of the comma, but is couched suspiciously unidiomatically in places: would any native English-speaker really write "It is difficult to perceive a veritable introduction", "before dying in deportation for resistance activities" or "developing a creative activity"? 
Sound quality is very good, clear and well-balanced. Breathing, reed and valve noises are sometimes noticeable, but not too intrusive. 
  
Rob Barnett

 

 

FANFARE MAGAZINE (USA AUgust 2012) "HIGHY RECOMMENDED"

You’ll find the Cartan family if you check your local library or online, but not as a musical lineage. They were notable in mathematics—first Élie Cartan (1869-1951), and then his eldest son, Henri (1904-2008). Louis (1909-1943) was a brilliant young atomic physicist who joined the French Resistance during World War II, was captured, deported to Germany, and murdered. Our composer Jean (1906-1932) would likely have proved himself as eminent (and naturally long-lived) as Élie and Henri if he hadn’t died of complications from tuberculosis.

According to multiple accounts Cartan announced to his family at the age of fourteen his decision to become a composer, and for a wondrous change in the usual history of such matters, they accepted this. In 1924 he entered the Paris Conservatory. Three years later he joined the composition class of Charles-Marie Widor, and that of Paul Dukas the following year, when Widor retired. His friend Roussel was perhaps Cartan’s strongest influence outside of Ravel, though the latter is less evident in the Second String Quartet (1931). Whether this would have represented a shift in direction is unknown. It would be a mistake to write of a recognizable style for a composer such as this, most of whose works, though technically brilliant, derive from a talent that was still finding its way before his death. With that reservation held in mind, a few general musical observations can be made, based on this album.
First, like Ravel, there is a conscious regard in these works for Classical models, as in the constantly flowing counterpoint, quasi-figured bass, and Baroque ornamentation of the First String Quartet’s slow movement. Second, textures are sparing, and clarity is everything. Cartan will sometimes introduce complexity in the movement of his voices, but only as a momentary element of contrast. It never functions as a standard part of his musical language, as it does in the late German Romantics. Third, it’s probably due to Widor and Dukas that Cartan owes his natural handling of development.  There’s nothing forced about his use of traditional forms, anymore than there is about his handling of contrapuntal technique. Fourth and most importantly, Cartan expands the French Neo-Classical tendency to think linearly. Where Ravel has frequent recourse to chords with non-harmonic notes, and Roussel derives much color and mood from bitonality, Cartan is willing to treat his individual lines still more independently. The level of allowable dissonance can be high at times, but tonality is never in doubt, and a discernable lyricism is always present. I think Cartan is in fact a great melodist, though some may find it necessary to mentally divorce his accompaniment from the melody to perceive the latter’s beauty.
To the works, themselves. The First String Quartet of 1927 is music of immense vitality, recalling Ravel most in its bookend movements, with Roussel hovering over the scherzo. The slow movement is the most original thing in the work, essentially a three-voice fugue of solemn splendor. The Introduction and Allegro for Wind Quintet and Piano (1926-1930) is more conservative in the cut of its stylistic cloth, much in the vein of Ravel’s Introduction and Allegro, Roussel’sSerenade for Flute, String Trio, and Harp, and Debussy’s Dances Sacred and Profane. It’s fluent, though some of the wind textures aren’t idiomatic. The Sonatina was composed in 1930, and premiered to great success the following year. Its first two movements are respectively pastoral and melancholy, while its third moves between a scampering, manic theme (Scarbo on amphetamines) and one reminiscent of the second movement. It is light yet technically astute, and unfailingly inventive.
The unconventional Second String Quartet, completed in 1931, is notable throughout for its extensive use of counterpoint, right from its fugato opening. In three movements, the first is a ruminative piece of great beauty. The motoric second combines the functions of a large scale moderato with the pacing and attitude of a scherzo. It brings to mind Roussel in its wit, though writ over a much larger and diverse canvas. The lengthy finale begins with a solemn solo recitative (soon to become a duet with the second violin) of great power. This leads to a haunting adagio, but the bulk of the movement is a dynamic allegro that launches from a tarantella-like rhythmic cell—only to return dramatically to the cello recitative and its following adagio two minutes before the Quartet’s affecting conclusion.
The Stanislas Ensemble and Quartet were formed in 1984 from musicians working in Nancy. My reactions here mirror those I’ve had to their past releases—and to quote one of them: “The Quartet performs admirably, with technical address and a strong awareness of one’s another efforts in two works that demand these qualities. My one criticism is that they are inclined on occasion to set too relaxed a pace.” The most obvious instances are the pair of scherzos from the String Quartets, the first marked “vif et nerveux,” the second, “allegro con fuoco.” There’s nothing nervous or fiery in either case, but an allegro on the slow side with good articulation and clean phrasing. This reduces both the gnomic wit of each piece, and their larger ability to set a contrast to surrounding movements. That aside, I have praise for the warmth of the Stanislas’ playing, both Quartet and Ensemble, and their transparent textures.
It’s a shame Cartan died so young, but his musical testament shows that he’d realized at least a portion of his considerable potential. With
good sound, this one’s highly recommended. 
 
Barry Brenesal